Aïssa Abdelguerfi: Nos Âmes désunies!


Ainsi soit-il.
Elle est à nous cette chanson de l’exil qui nous habille et nous habite . Je te revois encore la chanter en contrebas de ces escaliers, sur lesquels nous avions abandonné nos espérances. Brassens l’aura écrite pour nous par ces mots d’Auvergnat gravés sur ce papyrus, auquel je m’attache aujourd’hui comme à une épave engloutie par le temps qui nous érode inexorablement.

Que je me sens vieillir ainsi de revenir sur ces lieux, aujourd’hui sans relief, tristes à en mourir, ternes à l’image de nos rêves candides. Sans nul doute que, dans un passé récent, ces lieux étaient beaux, reflet de la beauté de ces rêves, de notre Âme et de nos espérances. A scruter ton regard, notre passé rejaillit. Ensemble, avec Saïda, alors que nous n'avions que 26 printemps, nous sommes passés devant ce tumulus qui me rappelle aussi la chanson que l'on t'avait chantée à l'INA en 2011.

Elle est à nous cette chanson qui n’a ni Age, ni attache, ni origine. Elle est juste à nous, cette chanson qui me rappelle que le bonheur a existé ici-bas sur terre. Elle est à nous cette chanson qui nous a tant bercés quand dans nos vies il faisait « Jeune ». Quand dans nos vies il faisait beau à l’image de la beauté candide des monts du Chenoua.

Elle est à nous cette chanson. Celle de nos âmes désunies.

En souvenir d’un hommage fait à notre Ami et grand Professeur, Aissa Abdelguerfi, qui vient de rejoindre les étoiles.

Paix à ton Âme sacrée. 

Dans ton regard se meurent tous les Mots.

Que nous t'avons aimé!